Country
Canada
Date of text
Status
Pending
Sources
Sabin Center
Reference number
S. O.
Tagging
Climate Change
Abstract
Deux maisons du groupe autochtone Wet’suwet’en ont déposé une contestation judiciaire le 10 février 2020 alléguant que l’approche du gouvernement canadien à l’égard des changements climatiques a violé leurs droits constitutionnels et humains. Selon la plainte, les plaignants Misdi Yikh et Sa Yikh sont chacun un groupe de maisons en vertu de la loi indigène Wet’suwet’en, et comprennent le clan Fireweed. Le demandeur Lho’imggin est le dinize', ou chef principal, de Misdzi Yikh et le demandeur Smogilhgim est le dini ze' de Sa Yikh; chacun parle au nom de sa Maison. La plainte du demandeur allègue que le Canada n’a pas respecté ses engagements internationaux de réduction des gaz à effet de serre, y compris ceux pris à la Conférence internationale sur les changements atmosphériques de 1988 et en vertu de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de 1992, le Protocole de Kyoto de 1998, l’Accord de Copenhague de 2009, l’Accord de Cancun de 2010 et l’Accord de Paris de 2015. Les demandeurs allèguent également que la contribution déterminée au niveau national du Canada en vertu de l’Accord de Paris, visant à réduire les émissions annuelles de gaz à effet de serre de 30 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030 -- n’est pas suffisant pour respecter ses engagements de maintenir le réchauffement de la planète en dessous de 2 degrés Celsius et de poursuivre les efforts pour maintenir le réchauffement à 1,5 degré. De plus, selon les demandeurs, il semble peu probable que le Canada remplisse sa contribution déterminée à l’échelle nationale. Enfin, les demandeurs soutiennent que le Canada n’a pas utilisé son pouvoir discrétionnaire de décision en vertu de sa loi sur l’évaluation environnementale pour refuser l’approbation de projets émettant des gaz à effet de serre -- en particulier les installations d’exportation de gaz naturel liquéfié – afin d’aider à aligner la trajectoire du Canada sur les objectifs de l’Accord de Paris. Les demandeurs soutiennent qu’ils ont subi d’importants effets de réchauffement sur leur territoire et qu’ils s’attendent à subir des effets négatifs sur la santé en raison des changements climatiques. Ils affirment en outre que le traitement historique des dirigeants autochtones et la discrimination raciale qui perdure au Canada exacerbent le traumatisme psychologique et social causé par les changements climatiques. Leurs revendications découlent principalement de l’article 91 de la Loi constitutionnelle de 1867 (obligation de légiférer pour la paix, l’ordre et le bon gouvernement du Canada); l’article 7 de la Charte des droits et libertés (droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne); et le paragraphe 15(1) de la Charte des droits et libertés (égalité devant la loi). Les demandeurs demandent un redressement déclaratoire; un décret obligeant le gouvernement à modifier chacune de ses lois d’évaluation environnementale qui s’appliquent aux projets existants à émissions élevées de gaz à effet de serre afin de permettre l’annulation de l’approbation des projets si le Canada est incapable de respecter ses engagements en vertu de l’Accord de Paris ou s’il considère que les changements climatiques : être une urgence nationale; et un décret obligeant le gouvernement à préparer un compte annuel de ses émissions cumulatives de gaz à effet de serre dans un format permettant de faire des comparaisons avec le bilan carbone du Canada. Le défendeur, à savoir le Canada, a déposé une requête en radiation le 28 juillet 2020, et les demandeurs ont répondu à la requête le 10 septembre 2020. Le 16 novembre 2020, la Cour fédérale a accueilli la requête en radiation sans autorisation de modification au motif que l’affaire n’était pas justiciable, qu’elle n’avait pas de cause d’action raisonnable et que les recours n’étaient pas légalement disponibles. La Cour a conclu que l’affaire n’était pas justiciable parce qu’elle ne comportait pas d’élément juridique suffisant pour étayer l’analyse. La Cour a écrit : « [l]a question des changements climatiques, bien qu’elle soit sans aucun doute importante, est intrinsèquement politique et non juridique et relève des pouvoirs exécutif et législatif du gouvernement. » La Cour a également conclu que, puisque les demandeurs n’ont pas fait référence à des articles de lois précis qui causent des violations précises des droits garantis par la Charte, leurs réclamations ne présentaient aucune cause d’action raisonnable. En ce qui concerne les recours, la Cour a conclu que le problème multiforme des changements climatiques rendrait le contrôle judiciaire inutile et que, par conséquent, la Cour ne pourrait pas assumer un rôle de surveillance pour veiller à ce que des lois adéquates soient adoptées. Le 10 décembre 2020, les demandeurs ont interjeté appel du congédiement du juge de la Cour fédérale devant la Cour d’appel fédérale et, le 30 avril 2021, ils ont déposé leur mémoire des faits et du droit. Le Canada a répondu en déposant un mémoire des faits sur la loi le 28 juin 2021.
Key environmental legal questions

Les groupes autochtones ont allégué que la politique climatique du Canada et l’approbation de projets émettant des GES violent les droits de l’homme et les droits constitutionnels.